La politique aurait dû incarner une certaine
hauteur de pensée ET d'action. Nous
invitons au changement, à la transformation politique, à la nouvelle
gouvernance
Le terme politique aurait dû incarner une certaine
hauteur de pensée et d’action. Mais le mot semble avoir perdu de sa noblesse.
Les réalités de la « politique politicienne » tendent décourager la
participation de plusieurs citoyens aux votes, notamment des jeunes. Pourtant,
ils ont leur mot à dire et, à eux seuls, peuvent perturber les règles du jeu les
plus savamment élaborées et pousser le pays à s’engager dans les transformations
profondes qui sont requises. Beaucoup de gens critiquent cette politique
politicienne » la considérant avec méfiance, désillusionnés par ses
pratiques, par ces gens au goût immodéré du pouvoir, du verbiage conflictuel et
des confrontations houleuses. Ce rejet a conduit au découragement et à
l’impuissance de certains devant des gens qui pourtant sont assujettis à l’obligation
de leur rendre compte. Et souvent, on entend les alibis contre la politique, en
général et l’engagement politique, en particulier :
_ « Je hais la politique, cela ne sert à rien.
Mais se contenter de penser ainsi n’est pas un bon alibi ;
_ C’est trop violent, il n’y a que des gens qui
passent leur temps insulter et à vociférer ;
_ de toute façon, c’est une affaire de truands, cela
n’impactera pas ma vie, etc. »
Il y aurait donc des tas de raisons de s’en méfier, de
prendre de la distance en la considérant comme quelque chose de méprisable,
comme l’affaire de quelques parasites immatures qui ne peuvent pas faire leur
vie ailleurs, qui passent leur temps à intimider, à conclure des deals malsains
ou peu clairs. Si l’on pense ainsi, pour peu que l’on ne fasse pas un effort,
apparaît ou se développe une aversion confortée par l’angoisse de faire partie
d’un monde de transhumants, de débauchages, de laudateurs, de courtisans, des
promesses réitérées non tenues ou reniées. On peut alors comprendre qu’il soit
facile de conclure que tout ceci n’est pas honorable, que je ne suis pas de ces
gens-là.
Pourtant, ils vous dirigent, confortent ou déçoivent
vos espoirs, façonnent votre vie par leurs décisions, leurs comportements,
leurs actions, leurs réalisations, réussites, échecs, promesses non tenues,
etc. Se taire, rester immobile et critiquez la politique comme quelque chose
d’infréquentable est une manière erronée de penser, de se comporter... Car,
réfléchissez un peu : la politique, c’est par exemple l’impôt que vous
payez et qui rentre dans les coffres du gouvernement ainsi que la manière dont
l’argent qui en résulte est utilisé; c’est votre endettement, votre emploi,
sous-emploi ou chômage, votre pression fiscale, les bonnes ou mauvaises
décisions ou réalisations, l’éthique, la transparence ou à défaut la corruption
gouvernementale, votre capacité à agir et à entreprendre ainsi que la rapidité
avec laquelle vous serez capables de développer vos affaires, c’est aussi les
inégalités, l’absence d’opportunités ou ce désespoir de constater
malheureusement que rien ne bouge, que tout est lent, que votre argent est mis
dans les éléphants blancs et dans la démesure, la courtisanerie, qu’il n’ y
aurait plus d’argent ou que cet argent est invisible, etc.
La politique, c’est vous, nous tous, votre refus de
faire, de laisser des gens continuer à promettre, spolier, débaucher,
applaudir, etc. Si vous n’aimez pas la manière elle se fait, alors, changez-la.
Demeurer attentiste n’est sans doute pas la bonne solution. Engagez-vous,
apprenez de la réalité, discutez avec le maximum de gens pour tester leurs
opinions et conseils, fondez votre décisions sur la raison, la rationalité et
non sur les émotions ou l’admiration béate de quelques faux génies. Posez-vous
des questions sur le futur, votre futur, celui de votre pays, de votre
quartier, de votre ville. A quoi ressemblent-t-ils aujourd’hui ? A quoi
ressemblaient-ils hier ? Ont-ils vraiment changé ? Votre
porte-monnaie a-t-il prospéré, votre entourage, vos droits civils et politiques,
votre liberté de penser ? Faites votre liste. Evaluez. Car résister, c’est
exercer votre droit d’évaluation; c’est dire non lorsqu’il le faut, avec la
courtoise qui sied aux gens polis et élégants que les politiciens traditionnels
n’incarnent pas toujours. Si vous en avez marre de certains, de la manière dont
la politique se fait, ne soyez pas découragés, ne vous avouez pas vaincus.
Alors prenez vos responsabilités, ayez le courage de les changer. Dites-vous
dans ce cas qu’il faut changer la politique et ce genre de politiciens,
encourager une autre manière de faire de la politique. Dites-leur alors, je
prends mes responsabilités, je ne suis plus un spectateur passif et manipulé.
Aujourd’hui, il est vital de promouvoir la
participation politique, au sens noble du terme. C’est vrai, dans plusieurs
pays, l’adhésion dans les partis politiques et la participation aux votes
tendent à décliner; on ne fait plus confiance à certaines élites
« politiciennes ». Mais si vous pensez que vous êtes jeunes, que la
politique n’a pas d’importance pour vous, c’est là une grande erreur. Pensez
comme Margaret Thatcher : « Je suis dans la politique à cause de
ce conflit entre le bien et le mal. Je crois qu’à la fin, le bien l’emportera
sur le mal. » . Rappelez-vous Marley: « Get Up, Stand Up, Stand
Up For Your Rights ». Alors, récompensez ou
sanctionnez selon les résultats de votre évaluation. Posez de bonnes questions
pour ne pas attendre le jour même des élections pour se demander pour qui
vais-je voter. Pourquoi?
Mais en fait, il faut changer en pensant un peu à
cette formule : « Rien ne changera pour vous et votre pays, si vous
ne changez pas vous-mêmes, si vous ne changez pas les choses, les gens, les
spécialistes des promesses réitérées qui ne voient pas le jour ; s’ils se
dédisent constamment, alors, changez-les ! Faites comme Gandhi a
dit : « Soyez le changement que vous voulez voir exister ».
Ecrivain-poète et essayiste, Abdou Karim GUEYE est un
Inspecteur général d’Etat à la retraite qui a exercé une telle fonction pendant
près de trente ans. Il faut aussi Directeur général de l’Ecole Nationale
d’Administration et de Magistrature du Sénégal et Assistant technique
international à Djibouti pendant cinq pour aider ce pays à créer et développer
une Inspection générale d’Etat. Il a pendant 7 ans été le Secrétaire exécutif
du Forum des Inspections générales d’Etat d’Afrique et institutions assimilées
dont le siège est à Djibouti et dont il conserve le titre honorifique de
Commissaire à la Stratégie et à la formation. Il est l’auteur de plusieurs
articles en management, gouvernance, leadership, réformes et restructurations
des Etats et des organisations, etc. Vous pouvez trouver des articles et
ouvrages de GUEYE sur les matières précitées sur de nombreux sites web, mais
plus particulièrement sur http://www.softhinking.net et
sur http://africamonitors.com/ Il
est membre du parti Alliance pour la Citoyenneté et le Travail et Conseiller en
Gouvernance publique du Président Abdou MBAYE.
Lire aussi nos articles sur le même thème sur notre
blog politique PEGASE : Le
leadership qu’il vous faut. Ecouter, s’écouter, savoir partir à temps !
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